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mardi 14 janvier 2014

Paris: Aux sources du Kelin kelin Orchestra

Musique

Brice Wassy (à gauche) et JJ Elangué.
Monté par Brice Wassy et Jean-Jacques Elangué, cette bande de gais lurons travaille depuis deux ans à valoriser le patrimoine africain à une nouvelle sauce.
C’est en face du New Morning, antre du jazz par excellence à Paris, que nous avons rencontré, en ce mois d’octobre 2013, les deux piliers du Kelin Kelin Orchestra (KKO). Brice Wassy et Jean-Jacques Elangué nous avaient en effet donné rendez-vous ici au lendemain de deux soirées magnifiques au Baiser Salé, quelques stations de métro plus loin la semaine précédente. Où nous avions alors découvert en live la prestation d’un band d’une dizaine d’éléments monté par les deux compères en 2011. Plus précisément depuis le 17 novembre et la première répétition.
C’était alors le début de l’accomplissement d’un rêve pour le batteur Wassy. Qui après avoir presté sur les scènes du monde avec les plus grands (Manu Dibango, Salif Keita, notamment) et sur trois décennies nourrissait un vieux projet : monter une mayonnaise musicale à travers des instrumentistes de haut vol pouvant revisiter les standards africains à la sauce africaine. S’il commença avec African Rythm Orchestra pour quelques années, c’est visiblement avec ce KKO qu’il semble se rapprocher au plus près de son rêve. Une sorte d’aboutissement qu’il doit en grande partie au saxophoniste Elangué. Qui a répondu à l’appel de son aîné «une fois que j’avais senti que j’étais prêt pour cette nouvelle aventure». Ce qui ne fut pas une mince décision pour celui qui a également bourlingué avec les plus grands du continent, et qui s’apprêtait à prendre l’avion le lendemain de notre rencontre pour l’Amérique du Sud dans le cadre d’une tournée avec le Nigérian Tony Allen, le dépositaire rythmique de l’afrobeat depuis la mort de son concepteur Fela.
La tête de pont ainsi constituée, restait à trouver l’équipage de ce nouveau voyage. Avec pour feuille de route l’idée d’un big bang à forte coloration africaine. «On souhaitait trouver des musiciens non pour faire du classique, mais qui pouvaient s’adapter à cette nouvelle écriture, chacun avec son instrument. Qui pouvaient contribuer à réinventer les sonorités traditionnelles de chez nous et explorer nos imaginaires», précise Elangué. Un peu dans la lignée des grands orchestres qui firent par le passé honneur à l’Afrique comme le Mbebeya Jazz de Conakry ou le OK Jazz et l’African Jazz de Kinshasa. D’emblée, le recrutement pouvait paraître aisé en ce Paris où les musiciens au sang africain foisonnent. Sauf qu’il fallait convaincre ceux qu’on avait sélectionnés au préalable et jauger leur goût pour l’aventure. Au bout de moult rencontres, une équipe s’est dégagée malgré quelques pointures ayant refusé la proposition.
Depuis plus d’un an maintenant, cette joyeuse bande parcourt les festivals en France. Où elle distille une musique où les cuivres ont l’occasion de se déployer sur des rythmes africains, et même souvent de la diaspora noire. Elle qui revisite les standards du continent. Avec au bout l’objectif de «Créer, entre la modernité présumée et le patrimoine enfoui, une passerelle où l’on aurait une autre manière d’écouter une Afrique qui sait d’où elle vient et n’a pas fini d’être moderne !», explique Wassy. A voir l’engouement du public lors de leurs sorties, le pari est en passe d’être gagné. Quoique la locomotive pense que le satisfecit ne sera complet qu’avec une reconnaissance sur les terres d’Afrique. C’est ici le lieu de préciser que le projet Kelin Kelin Orchestra va au-delà de la scène pure. «En étant dans la transcription des standards, explique Elangué, nous voulons également faire savoir que la transmission nous tient à cœur. Nous avons ainsi prévu un côté académique qui se décline en workshops et ateliers sur le continent avec des musiciens du cru». Histoire de partager en plus de la musique une expérience épaisse et valeureuse. Wassy ajoute qu’ils sont également prêts à travailler avec des fanfares qui pullulent sur le continent, car «une passerelle est possible et peut donner des étincelles».
Constitué d’une section cuivre de sept éléments ainsi que d’un batteur, d’un percussionniste, d’un pianiste et d’un bassiste, le KKO voudrait s’exprimer sur la terre d’Afrique pour peu que de bonnes volontés décident de lui ouvrir leurs bras. Si des vidéos sont disponibles sur la toile, le groupe prépare un album pour très bientôt, car «c’est un passage obligé pour toucher plus de monde». En attendant, les scènes festivalières autour de Paris dégustent avec un certain appétit cette nouvelle proposition qui donne à voir une Afrique nouvelle.

Parfait Tabapsi à Paris

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